Les métiers du numérique en 2019 : les perspectives professionnelles

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Cet article reprend la seconde partie de la communication présentée par Renaud Tisserant le 29 novembre 2019 à l’occasion du JobLab de Nancy et intitulée « Les métiers du numérique en 2019 ». La première partie de la communication est consultable ici : Les métiers du numérique en 2019 – état des lieux.

Faire carrière dans le numérique

Possibilité de se former en autodidacte

La première chose à savoir pour faire carrière dans le numérique, c’est que c’est l’un des rares domaines où l’on peut se former en autodidacte. Je prends toujours l’exemple du grutier pour illustrer ce point. Grutier, c’est un métier que l’on ne peut pas apprendre seul dans son coin, à moins d’avoir une grue de 50 mètres de haut dans votre jardin, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Par contre, apprendre à développer un site web, apprendre à dépanner un PC, apprendre le réseau du numérique en achetant 100 mètres de câble et en apprenant à le sertir chez soi, c’est possible. On fait face ici à des métiers qui, pour beaucoup, permettent un apprentissage en autodidacte.

Il y a aussi de structures qui forment, telles que Simplon ou Numeric Emploi. Elles acceptent tous les profils, même ceux ne venant pas du numérique.

Les compétences avant les diplômes

Deuxièmement, à un certain point, les compétences vont compter beaucoup plus que les diplômes. En étant autodidacte vous pouvez acquérir des compétences, vous pouvez les développer et derrière justement on va vous embaucher. Alors, toutes les entreprises ne sont pas vertueuses. Certaines vont vous demander vos diplômes et se baser sur leur possession pour le recrutement. Mais ces entreprises-là ont généralement du mal à recruter.

Les autres entreprises vont être réalistes. Elles savent que le numérique est un métier sous tension. Un métier où on manque de personnel, où on manque de compétences. Où on manque surtout de gens impliqués qui ont envie à la fois d’avancer et de faire avancer leur entreprise et notre société.

Des CDI fréquents

Troisièmement, dans un certain nombre de structures, le CDI est la norme. Là où dans d’autres entreprises on aurait des petits boulots, des CDD, ici il y a des CDI par défaut en raison de la difficulté à recruter.

Vos atouts pour réussir dans le numérique

On parle souvent du savoir, savoir-être et savoir-faire. Moi j’en ai retenu trois autres pour les métiers du numérique : savoir-être, savoir apprendre et savoir s’adapter.

Savoir-être

Savoir-être parce qu’on n’est pas tout seul dans un bureau. Les métiers du numériques se font en équipe. Ce sont des métiers où l’on travaille ensemble avec son entreprise, ses partenaires, ses clients.

Savoir apprendre

Savoir apprendre, c’est évident : dans un métier où la technologie change tous les 6 mois, il faut être capable d’apprendre un minimum par soi-même. Il y a de nombreuses ressources sur Internet pour nous permettre d’être à jour sur ce qui se passe.

Savoir s’adapter

Savoir s’adapter, c’est la finalité. On entre à un poste, mais si on a envie de faire autre chose ? C’est possible, mais il faut savoir s’adapter. Dans 10 ans, vous serez peut-être toujours dans la même entreprise, mais votre métier ne sera plus le même.

Un secteur d’avenir : la cybersécurité

La cybersécurité est l’une des familles qui recrute le plus. Ses effectifs ont doublés en 10 ans et vont sûrement augmenter dans les prochaines années en raison de l’avènement de  l’IoT.

L’IoT, c’est l’Internet of Things, l’internet des objets. C’est le fait qu’aujourd’hui dans votre maison, même vos ampoules sont connectées. C’est votre voiture qui va envoyer un message à son constructeur pour signaler une défaillance. C’est la gamelle de votre chat qui va dire directement à Amazon qu’elle est vide et qu’il faut livrer des croquettes.

Toutes ces innovations posent une problématique monstrueuse, celle de la sécurité. Par conséquent, on est là face à un secteur d’avenir, qui va recruter massivement et qui est accessible à tous.

Cybersécurité étatique et cybersécurité privée

Il y a deux grandes branches dans la cybersécurité : l’étatique et la privée.

Illustration : logo de la DGSI
Illustration : logo de la DGSE
Illustration : logo de l'ANSSI

La branché étatique recrute des spécialistes en cyberdéfense active (attaque – DGSE) et passive (défense – ANSSI), la DGSI étant mixte. Pour le privé, vous trouvez sur le site cybermalveillance.gouv.fr les prestataires référencés.

Illustration : logo de certification cybermalveillance.gouv.fr

La cybersécurité est un monde entier de métiers. Vous pouvez être formateur et aller dans les entreprises expliquer aux gens que quand on reçoit un mail d’un prince nigérian disant qu’on a reçu un milliard de dollars, il ne faut pas l’ouvrir. Mais à côté de ça, il y a aussi des métiers très techniques où vous allez apprendre une technologie dont vous allez devenir un spécialiste.

Opportunités professionnelles

En matière de cybersécurité, tout le monde recrute :  les TPE comme les multinationales. Après tout dépend de ce que vous cherchez.

Dans une petite équipe, on va vous demander de la mobilité, de l’adaptabilité et de l’autonomie. Parce que dans une petite équipe, tout le monde doit savoir tout faire.

Dans une multinationale, on va vous demandez d’être hyperspécialisé. C’est aussi très intéressant, car vous allez pouvoir approfondir vos connaissances, pousser une technologie à fond. C’est tout le contraire d’une petite boîte où il n’y a pas le temps pour ça, car il faut satisfaire le client, faire de l’alimentaire… De plus, dans une grosse boîte, vous avez du matériel de pointe que l’on ne retrouve pas dans une petite entreprise.

Si vous ne savez pas ce qui vous intéresse le plus, petite ou grande entreprise, mon conseil est de tester les deux. Soyez franc avec votre patron si le poste ne vous plaît pas. Il ne faut pas hésiter à bouger, il y a des places pour tout le monde.

Inclusivité des métiers du numérique

Les métiers du numériques sont inclusifs. Ils sont accessibles à tout le monde, à tous les âges, à toutes les catégories.

Si vous êtes en situation de handicap, votre handicap n’existe pas dans le monde du numérique et de nombreux postes vous sont ouverts. Seule exception : ceux du hardware lourd pour certaines formes de handicap.

Si vous êtes une femme, seule la culture populaire dit que l’informatique est pour les hommes. En réalité, il n’y a aucune raison pour qu’une femme ne soit pas aussi efficace qu’un homme.

Employabilité et réseaux sociaux

Quand je me connecte à LinkedIn le matin, 1 message sur 6 en moyenne est une offre d’emploi.  Le numérique recrute en permanence. Il suffit d’ajouter les plus gros recruteurs de France dans vos contacts et vous aurez des offres d’emploi tous les jours.

Twitter présente une approche différente : c’est un réseau où on se montre. Le numérique reste un métier de passionnés. C’est comme pour les garagistes : difficile d’être garagiste quand on n’aime pas les voitures. Twitter a donc vocation à vous permettre de suivre l’actualité du numérique et de montrer que vous vous y intéressez. Et le jour où vous êtes face à un recruteur, il va regarder votre profil Twitter et se faire une idée de vous. Il va voir que vous êtes une personne intelligente, qui s’intéresse aux choses qui se passent dans son domaine professionnel. Ça va jouer en votre faveur et ça ne va rien vous coûter.

Le numérique demain

L’humain

Le numérique de demain exigera de mettre de l’humain dans notre métier. L’exemple parfait est celui des services d’assistance aux personnes âgées qui veulent apprendre à aller sur WhatsApp pour échanger avec leurs petits-enfants. Il y a là un vrai besoin d’accompagnement, accentué par le vieillissement de la population.

Je vous en parle parce que cet accompagnement demande de l’empathie et de la patience, mais ça ne demande pas des compétences techniques ultrasophistiquées. Il fait partie de la masse de métiers dans le numérique accessibles avec des compétences faibles. Par contre, il faut être passionné par l’humain. Et au final, c’est une activité qui vous valorise et qui donne du sens à votre métier.

Le haut niveau technique

Autre enjeu pour demain, le haut niveau technique. C’est complètement à l’opposé du paragraphe qui précède, mais cela concerne de nombreux métiers qui demandent des compétences de pointe. Or ces compétences à 80 %, s’acquièrent en autodidacte. Pourquoi ? Parce qu’avec la technologie qui évolue tous les 6 mois, un diplôme est vite obsolète. Et si vous ne vous mettez pas à jour, vous ne servez à rien.

Le relationnel

Enfin, le relationnel humain. Le recrutement se fonde surtout sur le comportemental. On est toujours en relation avec des gens dans le numérique. Quelqu’un sur le terrain qui ne comprend pas la technologie à laquelle il fait face, ce n’est pas grave. Il va appeler ses collègues et il y en a toujours un qui connaîtra, trouvera une solution ou cherchera sur Internet. Mais si, sur le terrain, cette personne ne sait pas correctement se comporter avec le client, s’impatiente, s’énerve, ne sait pas rassurer le client inquiet, alors sa compétence technique ne sert à rien.

Conclusion

En conclusion je dirai que dirait qu’il est important de retenir 4 choses :

Soft skills vs Hard skills

Tout d’abord, pour réussir dans le numérique, il faut trouver un équilibre entre soft skills et hard skills. Dans un métier qui évolue tout le temps, on ne sait pas tout. Et si on veut évoluer, être employable, on ne peut pas être seul. Il faut donc des soft skills, qui vont nous permettre d’entretenir un réseau de relations et d’entretenir nos relations avec nos clients. Mais il faut aussi les hard skills, il faut connaître les technologies et le matériel. Et votre réussite dans le numérique repose sur votre capacité à équilibrer les deux.

Savoir apprendre et s’adapter

Deuxièmement, savoir apprendre et s’adapter. Le numérique change sans cesse, il faut maintenir ses compétences à jour et savoir faire face aux changements.

On y a tous notre place

Ensuite, pour ceux qui ont envie, qui vont se lever le matin et qui vont se battre : il y a du boulot. Les métiers du numérique sont sous tension et les autodidactes motivés ont toutes leurs chances.

L’humain au cœur de tout

Enfin, il faut garder l’humain au cœur de vos préoccupations. Aujourd’hui les geeks ont des amis partout dans le monde, même s’ils ne les rencontreront jamais physiquement. On est loin de l’image du boutonneux qui resterait seul devant son écran. Ce réseau fera toute la différence lorsque vous serez face à un problème. Votre capacité à appeler un ami est une force. Vous me direz qu’il y a toujours Google pour nous aider. Mais un ami, c’est tout de même bien plus agréable qu’un moteur de recherche.

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